Tara Leroux s'illustre

par LSA IDF / 22 févr. 2025 à 07:41 Mise à jour 25 févr. 2025 à 07:49

La rameuse de Boulogne Billancourt va au bout de ses rêves 

Tara Leroux sur tous les tableaux de... "mètres" 

Avec une foi qui renverse les montagnes, Tara Lerroux a choisi de vivre son aventure à fond en se qualifiant au passage pour les Mondiaux. Le point avec cette athlète qui sait aller au bout d'un effort particulièrement violent en indoor. 

(Une joie partagée en équipe) 

Qu'attendais-tu de ces championnats de France indoor et qu'allais-tu chercher ?

Les Championnats de France Indoor lancent le début de la saison 2025, et permettent de faire le point sur la forme physique à l’entrée de saison.

Après y avoir participé avec succès déjà l’année dernière, je revenais cette année avec 2 objectifs précis : un top 10 universitaire et un podium en relais : l’année dernière je faisais 25ème femme, et 3ème en relais. Avec une nette amélioration de mes chronos en un an, j’avais de bons espoirs de performer.

Autre désir, celui de décrocher la qualification pour les Championnats du monde Indoor sur 500m poids léger valide. Avec ma taille contenue j’ai la chance de pouvoir matcher en poids léger. Les Championnats du monde Indoor ayant lieu à distance, avec une concurrence peu dense, j’avais un ticket à aller chercher. Il me suffisait de passer la pesée à -61,5kg 2 heures avant la course et de réaliser un chrono suffisamment bon sur 500m.

 Comment as-tu abordé la compétition ?

Plus jeune, mes entraineurs me répétaient avant chaque compétition : « c’est pas du stress, c’est de l’adrénaline ». Et c’est exactement la phrase qui m’a permis de bien aborder les Championnats. J’étais encore en rééducation après blessure, je savais que je n’étais pas à mon pic de forme… donc j’ai pris chaque course comme pour ce qu’elle était, c’est-à-dire un point d’étape dans la saison, un bilan à un instant t, dont le résultat ne changerait rien, car j’ai travaillé et je le savais.

Tu as débuté par le Championnat universitaire... 

Le jeudi soir marquait le début des Championnats avec les épreuves universitaires. Mon entraîneur universitaire était présent et fier que je m'aligne. Et rien qu’au ressenti… quel bonheur d’arriver sur la machine, et de savoir qu’il n’y a plus qu’à dérouler ce qui a été travaillé à l’entraînement. « Coup par coup » comme on dit.
Mes seules sources d’inquiétude ont été la peur de pas pouvoir encaisser physiquement le choc de 5 courses en 3 jours avec des articulations encore fragiles, ou d’être fatiguée… et le non-passage de la pesée sur mes épreuves 500m. Mais je l’ai pris avec légèreté. Si je me blesse ou que je suis pesée trop lourde, j’aurai joué et j’aurai perdu, tant pis, j’aurai tenté, et pas de regrets.

 

 Qu'exige cette compétition particulière et comment se déroule-t-elle ? (

Les Championnats de France se déroulent sur plusieurs jours en fonction des épreuves, qui vont du 500m au 2000m en passant par des relais 8x250m à partager à 4, ou 4x500m à partager à 4, avec différentes modalités de mixité. Pour ma part, j’étais engagée :

-jeudi soir sur le 500m universitaire, et le 8x250m universitaire

-vendredi soir sur le 500m

-samedi matin sur le 1000m et samedi en début d’après-midi sur un relais handi-santé en 4x500m.

Sur le 500m et le 1000m sport adapté que la FFSA organise avec le soutien de la FFAviron, on doit passer par des épreuves de préqualification en décembre. C’est une formalité administrative un peu lourde, puisqu’il faut se rendre disponible et se déplacer sur une épreuve labellisée par la FFSA, mais que le chrono de qualification ne compte en rien.

(La délivrance du résultat)

Et le Championnat de France ?

Pour ce qui est du Championnat de France à proprement parler, il se déroule dans une grande salle entourée de gradins. Les ergomètres sont disposés en rangées sur le plateau central, et un grand écran permet de suivre la progression des athlètes.

 Comment as-tu vécu les résultats ?

Comme si chaque course et chaque résultat étaient les derniers, je ne peux pas dire mieux.

Le jeudi soir sur le Championnat universitaire, je repars avec un top 15 universitaire sur 500m, et une 4ème place en relais. Et un non-passage de la pesée, les pates carbonara à midi n’étaient pas stratégiques… (Rire) . Des performances un peu décevantes au chrono, mais il a fallu passer à autre chose rapidement pour être en forme pour la suite.

Et cela a marché ? 

Le vendredi et le samedi, sur les épreuves fédérales, assez peu de surprises sur le classement, et du soulagement au niveau des chronos. Contrat rempli sur le 500m du vendredi soir : je passe la pesée avec succès, j’égalise sur 500m mon chrono des qualifications en décembre, et récupère une première place qui a un goût de victoire perso. Direction les Mondiaux ! Le samedi matin sur 1000m je fais une bonne gestion de course qui me laisse une confortable avance.
Le rayon de soleil viendra des relais 4x500m en mixité sous les couleurs de Boulogne 92 : après 4 courses dans les jambes je sens que je commence à fatiguer sérieusement, et il faut ré-enchainer sur un 500m à peine 1h30 après la fin du 1000m. Après une course assez effrénée (nous remontons dans le classement au fur et à mesure de la course) nous sommes sacrés champions de France avec mes coéquipiers !

 

 Quelle est la suite à donner ? 

Retour en bateau, et direction les Mondiaux ! La fin de la saison Indoor rime avec le retour de séances intensives en bateau... je retourne travailler en skiff. J’aimerai me classer correctement aux Championnats de zone fin mars. Beaucoup d’axes de travail car ma technique en bateau est encore à revoir… mais je sens que séance après séance je travaille et je progresse.

Et l'aventure des mondiaux se profile ? 

Pour les Mondiaux… je suis engagée en Senior femme poids léger 21-22 ans. L’aventure est à écrire, je sais que la base physique je l’ai, du moins j’ai travaillé pour, maintenant il va falloir arriver préparée, optimiser les derniers points pour gagner des secondes et performer.
(Propos recueillis par Pascal Pioppi)
Crédit photo : FFAviron / Leila Gammouh
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DERNIERE MINUTE...

Dimanche, Tara vien de décrocher le titre mondial PR3 II en 7'53 devançant l'Italienne Marta Piccininno créditée de 7'59
" Une belle perf. Au coude à coude avec l'italienne, 6 secondes, un peu moins à vrai dire,  c'est à peine 1 sec par 500m, je suis partie derrière et je l'ai remontée petit à petit. Et notable, mais je suis la seule sportive para à m'être illustrée sur le 500m surclassée en valide, 3eme mondiale en 21-22 ans poids leger. "
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